Officialisation du projet de fusion entre TF1 et M6
TF1 et M6 ont annoncé le 17 mai leur projet de fusion, par un communiqué de presse. L’opération est annoncée pour la fin 2022, en raison des règles contre la concentration des médias.
Le groupe M6, qui appartient à la maison mère allemande RTL Group, était à vendre depuis plus mois déjà. De toutes les offres reçues, c’est celle de Bouygues, dont TF1 est une filiale, qui a été retenue. Bouygues prendra ainsi le contrôle du futur groupe, avec 30 % des parts, tandis que le RTL Group en conservera 16 %. Le patron de M6, Nicolas de Tavernost, deviendrait quant à lui le PDG du groupe.
Pour cette opération, le groupe Bouygues devra débourser 641 millions d’euros. L’actuel PDG de TF1, Gilles Pélisson, l’assure, cette fusion est « une formidable opportunité de créer un acteur majeur français du total vidéo qui garantira l’indépendance, la qualité des contenus et le pluralisme ». L’objectif est donc de créer un groupe purement français qui proposera une offre diversifiée.
Cela pourrait notamment leur permettre de concurrencer les géants des chaînes sportives, comme beIN Sports ou RMC Sports, et de pouvoir se positionner sur un rachat des droits pour la Ligue 1, voire la Ligue des champions.
A elles deux, les chaînes possèdent dix chaînes hertziennes. La future entité devra donc se séparer d’au moins trois chaînes puisque le dispositif anti-concentration impose qu’un seul groupe ne peut détenir plus de sept autorisations d’émettre en TNT. De quoi spéculer sur l’avenir de certaines chaînes comme LCL, TF1 Séries Films, ou 6Ter. D’autres questions se posent notamment au regard du marché publicitaire français, puisqu’en se réunissant, le groupe contrôlerait entre 65 et 75 % du marché.
Reste à attendre l’autorisation des autorités compétentes, à savoir l’Autorité de la concurrence et le Conseil supérieur de l’audiovisuel, pour voir le projet aboutir. Cette autorisation devrait intervenir sous 12 à 18 mois.
Pour l’heure, Isabelle de Silva[1] a fait part de son scepticisme. Selon elle, le droit de la concurrence actuel ne devrait pas permettre une telle opération avant d’ajouter : « Nous allons regarder les arguments des entreprises qui considèrent qu’il faut changer la définition de marché pour que l’opération soit possible, a-t-elle indiqué à France Info ».
Par l’équipe IP/IT du cabinet UGGC Avocats
Source : https://www.lepoint.fr/medias/bouygues-tf1-va-s-emparer-de-m6-et-rtl-17-05-2021-2426859_260.php
[1] Présidente de l’Autorité de la concurrence