Plafonnement de la prime à l’expatriation : l’administration confirme la position du Conseil d’Etat (suite de l’article « Une décision du Conseil d’Etat en faveur des salariés »)
Par Bertrand Genachte
Jeu set et match pour le Conseil d’Etat ! L’administration modifie sa doctrine pour la rendre conforme à la décision du juge du Palais royal rendue le 10 avril 2015 (n°365851) et antérieurement commentée sur ce blog pour déterminer le plafonnement de l’exonération partielle des primes d’expatriation (BOI-RSA-GEO-10-30-10-20160311 §180 et 190).
L’administration fiscale admet en effet que le plafond d’exonération est égal à 40% de la rémunération annuelle et non plus à 40% de la rémunération proratisée au nombre de jours passés à l’étranger.
La doctrine donne ainsi l’exemple suivant :
« Soit un salarié dont la rémunération annuelle de référence s’élève à 200 000 € et qui justifie de 100 jours d’activité à l’étranger sur une durée d’activité effective annuelle de 220 jours.
Sous réserve que le calcul des suppléments de rémunération tienne compte de la destination et du nombre des déplacements, le montant maximum des majorations de salaire susceptibles de bénéficier de l’exonération d’impôt sur le revenu, s’élève à : 200 000 x 0,4 = 80 000 €. »
Sans cette modification, le plafond eut été de : 200 000 x 0,4 x 100/220 = 36 362 €.
De quoi donc donner envie aux salariés de réclamer à l’administration fiscale le trop versé ; réclamation qui rappelons-le peut-être déposée jusqu’au 31 décembre de la deuxième année suivant celle de la mise en recouvrement de l’impôt (LPF art R 196-1 al.2-a).