L’application TikTok visée par une plainte des associations de consommateurs
L’application de partage de vidéos aux 800 millions d’utilisateurs actifs, est devenue la cible des associations de consommateurs. En cause, les droits et la sécurité de ses utilisateurs, notamment des plus jeunes, souvent âgés de moins de 13 ans.
L’UFC-Que Choisir, et 17 autres associations européennes ont déposé une plainte contre le réseau social. En parallèle, le Bureau européen des unions de consommateurs a demandé à la Commission européenne et au réseau des autorités de protection des consommateurs d’ouvrir une enquête sur les pratiques de TikTok.
Dans son communiqué, l’UFC-Que Choisir dénonce frontalement les pratiques du géant : des conditions d’utilisation peu claires, des clauses contraires à la loi qui donnent notamment à TikTok la possibilité d’utiliser, modifier ou de reproduire les vidéos des utilisateurs sans leur consentement, contenu inapproprié, à caractère sexuel, ou encore marketing dissimulé.
Par exemple, les conditions d’utilisation ne sont pas traduites dans toutes les langues. Certains ne peuvent donc pas les lire ou les comprendre, alors même que l’application dispose d’une antenne dans ces pays.
Egalement, l’utilisation d’une monnaie virtuelle, optionnelle, servant à récompenser les stars du réseau via l’achat de cadeau par les utilisateurs est dénoncée. Celle-ci favorise en effet la perte de repère par rapport à la valeur réelle de l’argent déboursé.
Enfin, l’utilisation des données des utilisateurs serait contraire aux obligations posées par le RGPD.
L’association demande ainsi à l’application d’éclaircir sa politique et son modèle économique, d’être plus transparent sur la monnaie virtuelle et de prendre des mesures pour protéger les mineurs, notamment en ce qui concerne « leurs données personnelles et leur exposition au marketing, à la publicité cachée et aux contenus inappropriés ». Cela pourrait par exemple passer par un changement de l’algorithme ou d’un renforcement du contrôle parental.
L’application, en théorie interdite au moins de 13 ans, est pourtant particulièrement plébiscitée par ces derniers, qui n’ont qu’à certifier à l’inscription avoir plus de 13 ans. Comme le souligne le BEUC, beaucoup mentent sur leur date de naissance pour être majeur et pouvoir accéder à toutes les fonctionnalités de l’application, notamment les messageries privées.
Par l’équipe IP/IT du cabinet UGGC avocats
https://www.beuc.eu/publications/beuc-x-2021-012_tiktok_without_filters.pdf